La chapelle Notre-Dame de Kernascléden : chef-d’œuvre flamboyant breton
Un monument classé d’exception
La chapelle Notre-Dame de Kernascléden, édifiée à partir de 1420, est sans conteste la star du village (Source : DRAC Bretagne). Classée Monument Historique en 1857, elle s’impose comme un des plus beaux exemples d’architecture gothique flamboyante en Morbihan. Son élégante silhouette de pierre s’élève, comme un témoin silencieux de la foi et de l’ingéniosité des bâtisseurs bretons du XVe siècle.
Ses caractéristiques architecturales hors normes
- Des dimensions remarquables : la nef atteint 22 mètres de long. Les voûtes et les arcs en ogive témoignent du savoir-faire local.
- Façade richement sculptée : fronton orné, pinacles élancés, animaux fantastiques et scènes bibliques composent une véritable bande dessinée en pierre.
- Chevet à fenêtres rayonnantes : un chef-d’œuvre de finesse servant de vitrine à la lumière naturelle.
Un fait peu connu : de nombreux tailleurs de pierre, compagnons venus de toute la Bretagne, auraient laissé leurs marques discrètes, des signatures taillées dans les angles des pierres, encore visibles aujourd’hui pour les visiteurs attentifs.
Un trésor de peintures murales médiévales
Si la chapelle attire aussi bien les férus d’architecture que les curieux, c’est en grande partie pour ses fresques uniques. Le cycle de la danse macabre, peint vers 1464, fascine par ses 47 personnages qui rappellent la fragilité de la vie à une époque touchée par la peste noire.
- Le cycle iconographique s’étend sur 14 mètres de long : un des plus complets de France.
- On y distingue nobles, paysans, évêques, enfants et mendiants, tous tirés dans la farandole par des squelettes grimaçants.
- Autres scènes marquantes : le Jugement Dernier, les anges pesant les âmes, ou des scènes empruntées à la vie rurale du XVe siècle.
Ces décors, restaurés dans les années 1990, sont aujourd’hui protégés et mis en valeur grâce à la faible lumière naturelle, qui préserve leurs pigments d’origine.
Un lieu de pèlerinage actif
Traditionnellement, le pardon de Kernascléden, tenu le premier dimanche de septembre, rassemble depuis plus de 500 ans habitants et pèlerins de toute la région. Bien que la fréquentation ait baissé depuis son apogée au XIXe siècle (on dénombrait alors plus de 2 000 participants, selon les archives municipales), l’événement perpétue la transmission des anciennes croyances et rituels de protection du bétail et des récoltes.