Naissance et diffusion d’un imaginaire : le « bal des morts »
Le « bal des morts » de Kernascléden est en réalité une représentation magistrale de la Danse macabre, un thème artistique et littéraire né à la fin du Moyen Âge, particulièrement en Europe de l’Ouest. Celles de Kernascléden, datées du dernier tiers du XVe siècle, comptent parmi les plus anciennes fresques de Bretagne, avec celles de Kermaria-an-Isquit ou la maîtresse-œuvre de la Chaise-Dieu.
Qu’est-ce qu’une danse macabre ?
La Danse macabre met en scène une ronde, un défilé ou un « bal » dans lequel vivants et morts – squelettes et personnages de toutes conditions – se tiennent la main. Son message : la mort n’épargne personne, quelle que soit la richesse, l’âge ou le statut.
- Premières mentions : Début XVe siècle à Paris (cimetière des Innocents, fresques disparues).
- Extension : Présentes dans de nombreuses églises de France, d’Allemagne, de Suisse et d’Espagne jusqu’au XVIe siècle.
L’imaginaire médiéval bruisse alors de craintes liées aux famines, aux épidémies de peste (la « mort noire » a frappé trois fois la Bretagne entre 1347 et 1375) et aux guerres incessantes. La fresque est un outil de pédagogie religieuse et de mémoire collective.