Quels sont les vitraux majeurs de la chapelle ?
Le grand chœur de la chapelle aligne ses hautes arcatures élancées, ponctuées de fenêtres ogivales où s’épanouissent de véritables récits gravés dans le verre. Certaines baies retiennent irrésistiblement le regard, tant par leur beauté que par leur message.
La grande verrière axiale du chœur : un livre d’images médiéval
Positionnée au centre de la chapelle, juste derrière l’autel, cette verrière monumentale (près de 5,50 m de haut !) fait figure de chef-d’œuvre absolu du site. Elle déroule, sur trois étages et sept lancettes, des scènes de la vie de la Vierge, patronne de la chapelle :
- L’Annonciation
- La Visitation
- La Nativité
- L’Adoration des Mages
- L’Assomption de Marie
Chaque panneau foisonne de détails : tenues d’archange miroitantes, chiens courant autour de la mangeoire, habits luxueux des rois mages ou encore expressions touchantes des visages. Cette mise en scène était destinée d'une part à l’édification du peuple – souvent illettré au XVe siècle – et d'autre part à en mettre plein la vue aux visiteurs de passage.
Les saints patrons et acteurs de la foi locale
Sur les verrières latérales, une procession presque continue accueille une trentaine de figures saintes. On peut y reconnaître :
- Saint Hervé et son loup, compagnon traditionnel des aveugles bretons
- Saint Yves, défenseur des pauvres et des causes justes
- Sainte Anne, figure chère à la Bretagne, souvent accompagnée de Marie enfant
- Saint Jean, très populaire depuis le Moyen Âge breton
À noter : le bœuf de Saint Hervé conserve encore la trace d’un éclat de verre bleu azur d’origine. Peu de vitraux anciens bretons offrent autant de diversité dans la représentation des saints, souvent appelés à la rescousse pour les récoltes, contre la maladie ou lors des grandes foires du pays.
Des scènes rares et quelques particularités
Outre les grands épisodes bibliques, Kernascléden réserve aux observateurs attentifs quelques saynètes moins courantes :
- La représentation de la Danse macabre, clin d’œil à la fresque célèbre sur le mur nord, fait écho dans quelques détails des vitraux où des squelettes semblent inviter à la méditation.
- La légende de Saint Corentin : on y retrouve ce saint évêque partageant le poisson de ses maigres provisions… illustration d’un épisode fameux de la hagiographie bretonne.
- Des figures de donateurs, reconnaissables à leurs vêtements somptueux et leur position à genoux, témoignent de la fierté des communautés locales qui ont financé chaque panneau, souvent en échange de prières pour les défunts.